samedi 23 mars 2013

Scénographie/ Georges Rousse

Une série de films en time-laps sur une mise en œuvre de Georges Rousse


Georges Rousse a toujours aimé les lieux abandonnés. Ces lieux de solitude qui sont suspendus hors du temps, entre la vie et la mort et propices à la méditation. Voyageur infatigable, il parcourt le monde en quête d’usines désaffectées, de maisons oubliées, de bâtiments voués à la destruction.
Il installe son atelier nomade dans des lieux auxquels il redonne une nouvelle histoire. Comme il aime à le dire « Je fais appel à de nombreuses pratiques artistiques : je suis dessinateur du projet, peintre dans le lieu, architecte par mon interprétation de l’espace et la construction que j’y organise, enfin photographe pour rassembler toutes ces actions. »
Solitaire dans ces espaces voués à l’oubli, il a choisi pour unique médium la photographie qui fixe son œuvre de l’unique point de vue de son appareil photo. Des espaces nouveaux sont créés par des effets de perspective, d’anamorphoses et de trompe-l’œil. Ces œuvres nous présentent la vision particulière que Georges Rousse porte sur le monde.
Grands moulins de Paris 


L’artiste Georges Rousse occupe une place unique dans la photographie plasticienne contemporaine. Il parcourt le monde pour s’approprier temporairement des salles vides, des entrepôts abandonnés, des palais en ruine, des immeubles promis à la démolition… Dans ces no man’s land, il choisit un espace où il peint murs, sols et plafonds de façon à créer l’illusion que des volumes géométriques simples et monumentaux occupent toute la pièce. 

Ce travail éphémère de peinture est pourtant destiné à disparaître. Il dépend totalement de l’acte photographique qui reste le seul témoin et la finalité de son intervention. Pour Georges Rousse, l’architecture, la peinture et la photographie sont convoquées pour produire de l’imaginaire.

Georges Rousse - Architectures



Depuis peu, Georges Rousse montre au public l’œuvre et son dispositif, du choix du lieu au montage pictural jusqu’au résultat photographique, en investissant les lieux d’exposition. Cette proximité permet au visiteur de se projeter dans ses différentes œuvres présentées. 
Le choix des œuvres proposé à la Maison des arts se construira autour de cette œuvre réalisée au rez-de-chaussée. Un choix d’œuvres récentes réunies autour de trois axes, trois idées. La forme géométrique, qu’elle soit ronde, triangulaire ou rectangulaire en est la base. Une couleur, toujours monochrome en est son essence. L’architecture, structure des lieux, en est son habillage. L’écriture picturale de Georges Rousse se développera sous nos yeux en une dizaine d’œuvres.

Voilà près de vingt ans que Georges Rousse, à pied ou à vélo, arpente le monde accompagné de son appareil photo et de ses pinceaux. Son acte artistique est multiple : pictural et photographique, son œuvre est une dualité entre le mouvement et l’arrêt. 
Le mouvement pour les lieux qu’il choisit : Lieux de passage, en réhabilitation, en transit, il éprouve pour eux un coup de cœur et s’arrête pour, à son tour, les modifier. Toujours en mouvement, il agit sur le lieu même, il le transforme, projette à l’intérieur une nouvelle histoire architecturale.
Pourtant son œuvre photographique ne se découvre qu’à l’arrêt. Une forme éclatée apparaît dans le lieu, cette forme prend toute sa force à un point fixe, celui que l’artiste a choisit pour faire sa photo ; sorte de trompe-l’œil ou d’anamorphose.
« Le moment de la photographie, c’est l’arrêt à un moment donné de tout un ensemble de procédures mises en œuvre pour aboutir à une image. Quand je décide de la prise de vue, tout est bien calé et, quand j’appuie sur le bouton de l’appareil photo, c’est vraiment un arrêt complet du temps par rapport au lieu dont je veux enregistrer une image. »  Georges Rousse
La maison des arts / Malakoff