Dans le cadre de la documentation liée à la reconstitution sous forme de diorama de la vie dans et hors les murs du couvent des Cordeliers de Nantes vers 1450, on doit s'intéresser au travail de Jean Fouquet, peintre-enlumineur.
Sur le site de la Bibliothèque Nationale de France (B.N.F.), un très détaillé dossier complet sur Jean Fouquet et son œuvre, à l'occasion d'une exposition antérieure.
Attention, ce site est très riche et demande de prendre un temps assez long d'exploration. Mais on n'est pas déçu : de très nombreuses indications nous sont données sur la vie à cette époque et les moyens de la représenter.
La vierge et l'enfant / 1452 |
On est mal renseigné sur la biographie et le détail de la carrière de Jean Fouquet, qui naquit, pense-t-on, vers 1420 et mourut avant 1480. Ses années de jeunesse et le milieu artistique où il reçut sa formation font l'objet de discussions. Peut-être fréquenta-t-il à ses débuts les ateliers parisiens. Du moins sait-on qu'il fit le voyage d'Italie. Ce séjour apparemment prolongé dans la péninsule le mit en contact avec les artistes les plus novateurs de la Florence des Médicis et marqua profondément son style pictural, où se fondent en une synthèse harmonieuse le réalisme flamand et la rationalité latine. De retour en France aux alentours de 1450, il s'installe à Tours, mettant son expertise de metteur en scène au service de la ville et travaillant pour le haut clergé local ainsi que pour les représentants les plus éminents de l'État monarchique. Ses rapports avec Charles VII sont moins clairs et ce n'est que sur le tard, en 1475, sous Louis XI, qu'il devient peintre du roi. [...]
Le lit de justice / 1458 |
[...] Enraciné dans la tradition monumentale française, mais attentif aux innovations picturales qui se font jour, à l'époque même de sa formation, en Flandre et en Italie (un séjour prolongé dans la péninsule contribue à élargir sa vision de peintre nordique), il révèle aussi un goût prononcé pour les formes pures et les problèmes de perspective tels qu'aimaient les résoudre Uccello et Piero della Francesca. Il a su manier "l'art de géométrie" pour le mettre au service de savantes mises en espace. Si Fouquet connaît la perspective géométrique définie par Alberti, il est redevable aux grands précurseurs flamands, Jan Van Eyck en tête, de son étonnante maîtrise de la perspective aérienne, des effets atmosphériques, des reflets et de la diversité des matières. Fouquet s'impose aujourd'hui comme l'une des figures majeures de la peinture européenne de son temps.
Livius de la Sorbonne |
[...] L'art de l'enluminure connaît au XVe siècle un bouleversement sans précédent : entre le style linéaire des manuscrits du XIIIe siècle avec leurs formes fortement dessinées, à peine modelées, au coloris restreint et monotone, et les scènes chatoyantes des manuscrits du XVe siècle s'ouvrant, avec les frères Limbourg, à la perspective et au rendu de la profondeur, l'écart est saisissant. Le paysage se fait plus nettement naturaliste, les arbres stylisés et décoratifs du gothique international cèdent la place à de "vrais" arbres ; les cathédrales qui se découpent en arrière-fond des miniatures sont parfois clairement identifiables, car le peintre met un point d'honneur à montrer qu'il ne répète pas nécessairement des modèles de décor empruntés au répertoire, mais qu'il aime à se placer en situation de témoin oculaire soucieux d'une observation minutieuse de la réalité.
L'arrivée de l'Empereur à Saint Denis / 1460 |
La construction du temple de Jérusalem : http://expositions.bnf.fr/fouquet/enimages/scenes/index13c.htm