Résumé Wiki
Egon Schiele est un peintre et un dessinateur autrichien né le 12 juin 1890 à Tulln an der Donau près de Vienne et mort le 31 octobre 1918 à Vienne.
Dès l'enfance, Egon Schiele marque un vif intérêt pour le dessin, auquel il s'exerce régulièrement.
Dès 1905, année du décès de son père, il exécute ses premières peintures, notamment des autoportraits.
Schiele entre en 1906 à l'Académie des beaux-arts de Vienne. Il y apprend la peinture générale auprès du professeur Christian Griepenkerl, peintre académique conservateur. La relation entre les deux hommes s'avère difficile : Schiele, ne pouvant plus supporter la tutelle académique de ses maîtres, quitte l'Académie, suivi d'amis partageant les mêmes convictions2.
Il fonde alors le Neukunstgruppe (Groupe pour le nouvel art)
Schiele découvre à Vienne un art différent lors d'une exposition d'artistes du deuxième mouvement de la Sécession viennoise (ou Sezession, ou Secession), plus proche de l'Art nouveau. Âgé de 17 ans, il rencontre en 1907 Gustav Klimt, alors âgé de 45 ans, en qui il reconnaît son modèle et maître spirituel. L'admiration est réciproque entre les deux artistes.
Si à ses débuts, Schiele reste proche du Jugendstil (nom donné au mouvement Secession en Allemagne par la revue Jugend), il prend peu à peu ses distances.
Schiele a laissé environ trois cents peintures, dix-sept gravures et lithographies, deux gravures sur bois, de nombreuses sculptures et 3000 dessins, aquarelles ou gouaches4.
Le dessin est très net, avec un trait marqué, énergique et sûr, parfois même violent. La connaissance du corps humain qu'a Egon Schiele est d'autant plus remarquable qu'il ne fait pas disparaître le squelette sous la chair, il le dessine dans la logique de ses mouvements et postures et lui donne ainsi trois dimensions, au lieu que ce soit deux, comme c'est souvent le cas chez d'autres artistes. Ses portraits et ses nus sont en outre saisis dans des poses insolites, voire caricaturales, Egon Schiele ayant étudié les attitudes de certains déments dans un asile psychiatrique, ainsi que les positions des marionnettes manipulées, ce qui donne cet aspect « désarticulé » propre à certains de ses personnages et à son art.
Le trait marqué, les poses complexes générant une multiplication de lignes obliques, la chair comme tuméfiée des corps, les fonds parfois tourmentés, la provocation de certains nus ont amené à rapprocher Schiele du courant expressionniste qui marque alors les pays germaniques. Néanmoins, le peintre ne recherche pas systématiquement la stridence de la couleur comme le font ses collègues allemands. Au contraire, les figures sont souvent sur un fond blanc, accentuant encore le dépouillement de leur nudité. C'est ce même dépouillement qui le différencie de Klimt ; ce dernier ayant une « horreur du vide » caractéristique de l'Art nouveau et du Jugendstil des années 1900.
L'œuvre de Schiele occupe également une place essentielle dans l'histoire des relations entre art et érotisme. Certains de ses nus prennent des poses explicites : par exemple, le modèle de Vu en rêve (1911) ouvre son sexe face au spectateur. L'artiste a aussi largement traité le thème de la masturbation féminine et masculine dans des œuvres que l'on pourrait qualifier de pornographiques encore aujourd'hui (L'Hostie rouge, Eros ou Autoportrait se masturbant, tous de la même année 1911).
Enfin, il faut souligner la part allégorique de l'œuvre de Schiele. Les titres de certains tableaux (Agonie, Résurrection...) et certains de ses propos abondent dans ce sens. Schiele affirmait le rôle spirituel de l'art, il disait en 1911 que ses œuvres devraient être exposées dans des "édifices semblables à des temples" et avait pour projet en 1917-1918 la construction d'un mausolée que l'on croit dédié aux morts de la Grande Guerre5. Le célèbre tableau La Famille (1918) affirme cette part allégorique : Schiele se représente avec sa femme et son enfant alors même qu'il n'est pas encore père et ne le sera jamais, car lui, comme sa femme, enceinte, peu de temps avant, meurent de la grippe espagnole. Ce tableau sera son dernier.
le 28 octobre 1918, sa femme, alors au sixième mois de sa grossesse, décède de la grippe espagnole, qui se répand alors dans tout Vienne et fait des millions de victimes en Europe. Egon Schiele meurt de la même maladie trois jours plus tard, le 31 octobre 1918.
Des images comme support de dessin
Un exposé d'étudiants sur l'érotisme et Egon Schiele