Une petite histoire de la bande dessinée
[et du roman graphique] 1/2
Basé sur l'ouvrage "L'art de la bande dessinée" Citadelles & Mazenod
Sur l'historique de quelques termes
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• XIX siècle, histoires séquencielles humoristiques : comic series puis glissement sémantique. Devient le nom de la BD comme telle = a comic (ex : Little Nemo)
• Bandes quotidienne des journaux = comic strips
• Fascicules 1930 = comic books puis strips
• comics + dessin de presse = cartoon. Cartoonistes. dont caricatures, dessins d'humour, illustrations.
• animated cartoons
• France 1940-50 = bande dessinée
Désormais :
• Aux Etats-Unis : comics
• Monde francophone : BD + strip
• Japonais : mangas, story mangas, cartoon.
Une tentative de définition
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• Bande dessinée = nature des images dont la "matière de l'expression" est le dessin.
"Littérature des estampes".
Définition malgré tout mise en difficulté avec certaines productions :
1 /
œuvres qui bousculent le terme BB :
- Lorenzo Mattotti (peintures)
Lorenzo Mattoti |
- Martin Vaughn James (pas de personnages)
Martin Vaughn James |
- Bosc (parfois pas de dessin)
- OUBAPO : BD expérimentale.
Jochen Gerner est membre de l'OUBAPO : http://www.jochengerner.com/
2 /
les mangas :
- mélange de styles graphiques
- plus de case. Utilise l'ensemble de la page.
Naoko takeuchi sailor moon |
4/ Le roman graphique
Chris Ware - Jimmy Corrigan |
Au sein de l'univers du manga, encore dominé par un mode de fonctionnement plus proche de l'industrie que de l'art, un processus de légitimation artistique parti de France a, en quelque sorte, prélevé un petit nombre de signatures pour en faire des auteurs à part entière. Ainsi l'oeuvre de Jiro Taniguchi s'est-elle retrouvée à partir de 1995 intégrée au sein du canonique label Casterman comme une forme exotique de «ligne claire ».
Le plus grand succès mondial de l'auteur, Quartier Lointain (2002), est publié dans ce cadre, qui vaut respectabilisation, pendant que dans les librairies l'accès au manga reste, sauf exception, réservé à des espaces et des publics dévolus, nettement distincts.
Jiro Taniguchi - Quartier lointain - 2002
Le phénomène le plus fécond est parti des États-Unis, sous le vocable du graphie novel. Le mot est utilisé explicitement à partir de 1976, il est popularisé par et pour Will Eisner à partir de 1978 (A Contract With God) mais la chose, elle, ne s'impose à un large public qu'une douzaine d'années plus tard, avec la sortie en album (1987) du Maus d'Art Spiegelman, dont la prépublication avait commencé - dans Raw - en 1972.
Will Esneir - a contract with god - 1978 |
Art Spiegelmann - Maus - 1987 (album) |
Ce qui n'avait été pointé au départ que comme une excentricité underground de plus devenait aux yeux de tous un tour de force sans précédent, avec le recours à l'anthropomorphisme des plus anciennes traditions, mis au service d'une double gravité : une autobiographie sans complaisance et une relecture aiguë de l'histoire de la Shoah. L'attribution du prix Pulitzer aidant, la formule apparaissait alors comme la condition sine qua non de la légitimation au sein de la société culturelle américaine : éditeurs, journalistes mais surtout libraires - ces derniers, qui se seraient par ailleurs refusés à ouvrir un rayon comics, étant dès lors symboliquement autorisés à ouvrir un rayon graphie novel.
(...)
En France même, la fortune de ce qui allait être qualifié à partir de 1995 — et significativement par un nouvel éditeur de BD issu de l'univers de l'édition classique, à savoir les éditions du Seuil — de "roman graphique" ne faisait que donner un nom unificateur à des modes de publication, et d'abord d'écriture, libérés de toutes les anciennes contraintes. A cet égard, le virage avait été pris en Europe indépendamment de tout modèle américain à partir de l'exemple solitaire d'Hugo Pratt. Sa ballata del mare salato, telle qu'elle fut publiée en 1972 chez Mondadori, avait déjà les caractéristiques du genre, typologisé en 1975 par Casterman quand il la publiera en français dans la collection intitulée "Les grands romans de la bande dessinée", premier pas vers le lancement, en 1978, de A suivre, dont le titre résumait bien l'ambition : assimiler la bande dessinée à la littérature, fût-elle populaire.
Hogo Pratt - La ballade de la mer salée - 1972
Pascal Ory p 326 & 329 "L'art de la bande dessinée" Citadelles & Mazenod
Repartir aux origines de la BD
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• Gravures narratives, gravures politiques, satiriques : ex. William Hogarth début XVIII e siècle
• Sans parler des manuscrits enluminés...
Riches heures du Duc de Berry 1416 - 1485
http://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Tr%C3%A8s_Riches_Heures_du_duc_de_Berry
Les riches heures du duc de Berry |
http://fr.wikipedia.org/wiki/Tapisserie_de_Bayeux
Tapisserie de Bayeux - scène 55 |
Moment Topfférien = BD moderne = la BD est pensée non plus seulement comme un langage, mais comme un phénomène culturel et fait de civilisation. Le genevois Rodolph Tôpffer fut le premier à proposer une appellation (les historiens en estampes) permettant l'identification comme telle, dans sa singularité. La BD acquiert alors une conscience de soi et commence d'exister comme phénomène social et culturel identifiable.
http://www.topfferiana.fr/sommaire/
• La BD est aussi considéré comme un art séquentiel (juxtaposition et articulation) et/ou un art polysémique (rencontre du texte et de l'image)
• Caractère hybride (texte littérature, images, arts visuels)
Roman graphic / graphic novel = flou considérable. Art Sigelmann la récuse. Différence entre production industrielle et œuvre plus ambitieuse.
Définition de Ann Miller :
"Art narratif et visuel, la BD produit du sens au moyen d'images qui entretiennent une relation séquentielle, en situation de coexistence dans l'espace, avec ou sans texte."
La technologie comme facteur d'évolution de la BD
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• Les innovations des techniques d'impression font évoluer la production des images.
- bois de bout XVIIIe
- lithogravure 1796
voir films : Archives procédés d'impression : 3 vidéogrammes
• Démultiplication des images imprimées comme à la Renaissance avec l'apparition de la gravure.
• Apparition du mot illustration vers 1830 = illustrés. ex : Gustave Doré expérimentations
Gustave Doré - Histoire de la Sainte Russie |
1830 apparition du format album
1835 Töpffer : il théorise sa pratique = "littérature en images".
Rodolph Töpffer |
Charles-Francois d'Aubigny - le troupeau de vaches - autographie |
• Journaux par abonnement = fidélisation à mettre en œuvre
• Langue simplifiée
• Personnages de plus en plus stéréotypés.
• 1830 St Beuve s'en prend à cette littérature "industrielle".
• Livres de moins en moins chers
• Tons criards des couvertures adaptés au papier de mauvaise qualité.
• Tarzan en 1912
http://fr.wikipedia.org/wiki/Tarzan
Edgard Rice Burroughs- Tarzan of the Apes - 1912 |
• 1895 : Yellow kids par Outcault
Outcault - Yellow kids |
• Début XX : En Europe, le lieu d'épanouissement de la BD sont plutôt les publications destinées à la jeunesse.
Exception uniquement livre : Gédéon de Benjamin Rabier 1923 & Babar de Jean de Brunhoff 1929
Benjamin Rabier - Gédéon |
Jean de Brunhoff - Babar |
Palmer Cox - Brownie |
http://fr.wikipedia.org/wiki/Eadweard_Muybridge
Arthur B Frost : Cadrage identique dans lequel se décompose un mouvement.
A. B. Frost |
A. B. Frost |
Fin de l'illustration d'information = développement des comics.
• Apparition du cinéma
1914 Charlot : comics immédiat
1911 Little Nemo : cinéma d'animation
En un temps où le cinéma était encore muet, toutes ces évolutions exprimaient la même attitude face aux images : le texte n'était plus indispensable. La succession seule des dessins produisait du sens.
• Alors que l'enregistrement des sons est désormais possible, on a suggéré que la forme de la bulle — apparue dans les années 1900 aux E_U — 1920 Europe Japon, évoquait le pavillon du phonographe.
Benjamin Rabier - Le phono piège |