mardi 28 avril 2020

Sollicitation n°4 : "Espèces d'espaces"


Georges Perec en 1972
Le texte "Espèces d'espaces", de Georges Perec est une star dans les études d'arts appliqués, au niveau STD2A comme au niveau des DNMADE ou même des DSAA. Pas étonnant : écrit dans une langue exigeante mais facile à lire, Georges Perec décrit un lieu de vie mais donne aussi, par la même occasion, de nombreuses pistes pour observer et analyser n'importe quel espace domestique, pour conduire une recherche intuitive ou très élaborée. De la spacialité vivante, en somme.

Si vous avez le temps ou si vous prenez le temps parce que ça vous intéresse particulièrement et que vous ne seriez pas rebutés par une lecture sur écran, le texte de Georges Perec est lisible ci-dessous en fac similé.

Sinon, sans même lire ce texte, vous pouvez réaliser une petite maquette "ouverte" des pièces de votre confinement. Vous choisissez de maquetter les espaces qui vous concernent le plus, leur enchaînement, leur proximité, leurs proportions. Moyens : Cartons et papiers à recycler, colle. Ça peut être légèrement approximatif, on n'est pas au millimètre près. Ça peut être un assemblage un peu grossier, c'est une maquette qui permettra, plus tard, de se remémorer et de dessiner ces espaces. Echelle : 1/70ème (1cm pour 70 cm). Conseil : commencez par réaliser une petite axonométrie "éclatée" pour repérer les proportions et les différents "plans" de la maquette.
axono préparatoire atelier/chambre MV.

« L’espace de notre vie n’est ni continu, ni infini, ni homogène, ni isotrope. Mais sait-on précisément où il se brise, où il se courbe, où il se déconnecte et où il se rassemble ? On sent confusément des fissures, des hiatus, des points de friction, on a parfois la vague impression que ça se coince quelque part, ou que ça éclate, ou que ça cogne. Nous cherchons rarement à en savoir davantage et le plus souvent nous passons d’un endroit à l’autre, d’un espace à l’autre sans songer à mesurer, à prendre en charge, à prendre en compte ces laps d’espace. Le problème n’est pas d’inventer l’espace, encore moins de le réinventer (trop de gens bien intentionnés sont là aujourd’hui pour penser notre environnement…), mais de l’interroger, ou, plus simplement encore, de le lire ; car ce que nous appelons quotidienneté n’est pas évidence, mais opacité : une forme de cécité, une manière d’anesthésie.
C’est à partir de ces constatations élémentaires que s’est développé ce livre, journal d’un usager de l’espace. » Georges Perec

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