samedi 19 novembre 2016

points clés du design industriel




1769 / 1851 ( La période des ingénieurs )
mots clés : vapeur / industrie / ouvrier

Fin du 18° s : constat d’un fossé entre classes riches et classes pauvres, avec peu de classes moyennes. Les biens matériels, objets et maisons, sont emblématiques de cet écart :
Le goût, la mode, la beauté, le raffinement et les objets artisanaux chers sont le monopole des riches et des classes dirigeantes. Les classes pauvres vivent dans la mauvaise qualité des objets, et un « non style » basé sur une praticité frustre.

1769, Angleterre : Un ingénieur écossais, James Watt, brevète la premières machine à vapeur performante. Grâce à elle, l’homme dispose pour la première fois de son histoire d’une force motrice potentiellement illimitée, qui ne dépend ni de la force humaine, ni des animaux, ni de l’eau ni du vent.
Cette force motrice peut être implantée n’importe où, et fonctionner en continu.
Ainsi, en permettant d’actionner un axe, elle apporte la possibilité de travailler le métal, construire d’autres machines, et la promesse d’une production totalement nouvelle autour de l’acier.

Le concept fondateur du design est là : récupérer les qualités pratiques de l’industrie lourde, y apporter des qualités esthétiques pour obtenir des objets à la fois satisfaisants,
et faisables en grande série par des machines.
L’histoire du design sera ainsi jusqu’au début du 20° siècle l’unification très difficile entre le goût des gens, ceux qui ont de l’argent, et les possibilités techniques des machines de l’époque.




Ce que produit l’industrie est obligatoirement sériel, géométrique, et simple formellement. Ce sont donc des équipements d’infrastructures, la plupart du temps camouflés par d’autres matériaux. Les objets du quotidien ne sont donc que très peu concernés par cette révolution, à part les textiles imprimés en série. ils restent artisanaux et chers et appartiennent au style « éclectique », marqué par son goût des modèles anciens et de l’ornementation.
Le charbon remplace le bois comme combustible des chaudières. On passe d’une économie familiale à des firmes prospères, obligées de produire rapidement et de vendre beaucoup pour compenser les énormes investissements en matériel. Une conjoncture technico-socio-économique génère une première révolution industrielle tout d’abord en Angleterre.
Apparition de l'industriel comme nouvelle classe dirigeante.
Apparition de la lutte des classes patrons / ouvriers, qui débouchera sur le syndicalisme, et le socialisme
Le pont de Coalbrookdale sera le premier pas véritable de cette fusion entre des qualités esthétiques et les possibilités techniques. Angleterre, 1777. Première architecture métallique « visible ».
D’un fondeur nommé Abraham Darby, et d’un ingénieur, Thomas Pritchard. Ils conçoivent ce pont comme un outil : toutes les pièces sont apparentes, assumées, rien n’est décoratif, tout est fait en série et au service exclusif de la fonction : ce courant d’idées s’appellera le fonctionnalisme. Il s’oppose à l’éclectisme, en s’intéressant à la structure comme visuel plutôt qu’à la décoration plaquée sur les produits.


le pont de Coalbrookdale, terminé en 1779


Le crystal palace sera le second pas important dans la fusion art / industrie    
Première exposition universelle de 1851, à Londres : A cette occasion, les pays industrialisés 
exposent leur savoir-faire en matière d’industrie, de techniques, et d’artisanat décoratif. 
Le pavillon anglais de Joseph Paxton fait une révolution : hall d'exposition couvrant 
plusieurs hectares, entièrement en acier et en verre. 1° bâtiment à intégrer les procédés 
nouveaux de l'architecture métallique.
1° révélation au grand public de l'esthétique fonctionnaliste, fondée sur les formes géométriques 
pures. Rupture historique avec le passé, car renoncement à la décoration. L’architecture 
métallique, par son économie de moyens par rapport à la pierre, sa légèreté, et sa 
faisabilité en grande série, fascine. Les architectes rêvent de villes en verre, où la décoration, 
le signe des classes bourgeoises, serait effacée au profit d’une esthétique universelle, sans 
classes sociales, dont chacun, même modeste, pourrait profiter pour pas cher. Deux 
énormes problèmes bloquent ce rêve : les gens ne sont pas prêts, donc pas de demande et 
pas de marché possible, et deuxièmement, il n’y a pas encore de formes nouvelles capables de 
donner à cette technique une originalité et une expression « moderne ». Gros conflit à l’époque
pour savoir si cette architecture métallique sera à l’avenir l’affaire des ingénieurs 
( les techniciens ) ou des architectes ( les plasticiens ).

le Crystal Palace de joseph Paxton, en 1851


période, 1851 / 1929 ( la période des architectes )
mots clés : statut ( de l’ouvrier ) / compromis ( entre artisanat et industrie )

Alternance d’artisanat et d’ingénierie dans les idées nouvelles : le fonctionnalisme, qui est 
l'adaptation de la forme à une fonction clairement définie, cherche sa voie. Les manufactures 
privées sont souvent des tentatives isolées de rationaliser la production et le produit final, 
pour accéder à une production véritablement industrielle sans renoncer à la qualité, par exemple 
pour des tissus imprimés ou des petites machines. Il existe la certitude que l’avenir 
social et économique de l’occident est lié aux produits de grande série et aux machines. 
Tentative de fusions de l’art et de l’industrie pour parvenir à des solutions esthétiques et 
techniques. La diffusion de ces idées dans le grand public est pour l’instant impossible ; 
les objets non décorés de motifs étant culturellement compris comme des objets pour 
les gens pauvres.

A noter le cas isolé de Mickaël Thonet, ébéniste allemand, qui à partir de 1830 produit des 
meubles selon un brevet personnel en bois courbé à la vapeur. Il sera le premier à accéder 
à une production en série véritable en produisant des formes industrielles 
économiques et reproductibles indéfiniment. Expérience isolée, qui prouva la validité 
de cette esthétique auprès d'un marché potentiel. Mickaël Thonet invente en 1849 la chaise 
"bistrot", mondialement diffusée en kit de 6 pièces, et à l’époque moins chère qu’une bouteille 
de vin. Vers 1900, la marque Thonet est développée dans plusieurs pays. Elle existe encore 
aujourd’hui.


Mouvement « Arts and Crafts »

Rassemblement d’artisans et d’architectes anticapitalistes fondé par l'artisan William Morris
et le théoricien John Ruskin en Angleterre vers 1861.
L'ensemble des courants d'arts appliqués en Europe ou aux Etats-Unis après eux,  jusqu'aux 
années 20, leur seront redevables des concepts qu’ils ont mis en place. 
Si les arts and crafts n’ont quasiment pas produit concrètement, ils ont théorisés les arts 
appliqués : les ouvriers, le « fait main », le rôle de la machine, les répercussions sociales….
Leur principal apport reste l’idée de fusionner les filières de formation, cloisonnées par 
tradition : les arts et métiers, les arts déco, et les beaux arts. Seule la diversité des 
compétences sera garante de la qualité des produits.
Depuis la révolution industrielle, l’ouvrier n’et qu’un rouage : il n’est plus responsable de la 
production et n’a plus besoin de savoir-faire spécifique. Il faut lui faire retrouver de la dignité 
et de la responsabilité. Seul  l'artisan pourra apporter dans l'avenir une âme aux objets industriels
de grande série. Il faut supprimer la lutte des classes, dégradante et source de troubles sociaux, 
pour que la production industrielle, revalorisée, puisse progresser et faire progresser.
La machine n'a de valeur qu'avec le bon sens et le savoir faire de l'ouvrier responsabilisé et 
conscient de sa valeur.
Les arts and crafts apporteront ainsi la part réflexive et théorique aux arts appliqués, par une 
approche socialisée, en essayant de créer de la cohésion sociale à travers l’artisanat et le 
travail manuel.

Eugène Viollet Le Duc, architecte français attitré de napoléon III, connu pour ses 
restaurations des grandes cathédrales gothiques françaises. Un des esprits les plus 
sensibilisés au fonctionnalisme anglais. Il concourt à diffuser l’idée que la forme d’un produit doit 
suivre sa fonction, sans plus. Ses idées prennent un retentissement écrit en 1863, dans 
« les entretiens ».

une solution mixte pierres- tubes métalliques envisagée par Eugène Viollet Le Duc

L’art nouveau, à partir de 1880

Rassemblement d’artisans et d’architectes en France et en Belgique, dans la tradition de l’artisanat décoratif français. Principalement tourné vers l’architecture , le décor, et l’objet décoratif. Dans ces trois secteurs, le motif floral est omniprésent, mis en tension, en courbes tendues, parfois surchargées, toujours dans une intention décorative et artisanale.
Apport aux arts appliqués : avoir donné à l'architecture métallique une esthétique moderne et originale, allant dans une lecture tonique et expressive de l'espace.
L'art nouveau avait des préoccupations esthétiques, mais n'était pas intéressé par la grande série. Leur apport a été énorme, mais principalement esthétique ; Ce mouvement n’a pas engagé, comme 
les arts and crafts, une réflexion sur l’artisanat, l’aspect social de l’appareil industriel, ou sur 
la série dans l’objet.
Victor Horta en est le plus caractéristique pour l’architecture. Hector Guimard, moins 
important conceptuellement, mais plus médiatisé en France, pour ses entrées de métro.
Henri Van De Velde et Louis Majorelle sont les plus illustratifs pour le mobilier domestique.
René Lalique est le nom à retenir en matière de verrerie d’art et de céramique, un des pans importants de l’art nouveau.
Alfons Mucha, d’origine tchèque, est la tête de file des graphistes et peintres de ce 
mouvement. Il participera grandement à diffuser ces idées dans le grand public, à travers 
affiches, calendriers, panneaux décoratifs, et emballages.
Antoni Gaudi développe, principalement à Barcelone, une esthétique architecturale 
spécifique, délirante, dans laquelle les adeptes de l’art nouveau reconnaissent le même élan 
qu’eux pour les formes végétales décoratives. Gaudi est cependant une production isolée et 
inédite.

L'architecture métallique de génération 1889 ( l'exposition universelle à Paris )
Réponse des ingénieurs à l'esthétique métallique décorative de l'art nouveau. La tour 
Eiffel, de l’ingénieur Gustave Eiffel, par sa forme, son expression, A contribué 
largement à l'acceptation du grand public pour les formes géométriques et les structures 
apparentes. Outre cette « star », c’est la génération des grandes gares européennes, 
cathédrales d’acier, qui n’ont pas encore rompu avec les décorations de l’art nouveau ou du 
baroque français. Certaines structures d’acier, comme des hangars, auront une expression 
beaucoup plus moderne car non décorative, mais ne seront pas reconnus comme faisant partie 
des arts appliqués.

L’école de Glasgow, fondée en 1896 par W. Richard Lethaby ( Ecosse ). En réaction à l’art 
nouveau, un groupe d’architectes propose un vocabulaire de formes allongées, géométrisées, 
nues et lisibles. Leur membre le plus connu est Charles Rennie Mackintosh. Peu 
intéressés par l’industrialisation, leur apport fût énorme pour proposer un vocabulaire formel 
efficace aux nouvelles idées, et spéculer sur les potentialités des formes répétables 
industriellement.

L’école de Chicago 1880 / 1905
  En 1871 un incendie ravage 300.000 hectares dans Chicago et autour. La ville est à rebâtir. Une génération d’architectes va finaliser l’idée du gratte-ciel, un immeuble qui dépasse 15 étages. 
  Parmi eux, Louis Sullivan.
1° gratte-ciels → solutions techniques de construction par des cages d’acier parées de briques.
→ évolution concrète de l’idée d’habitat urbain pratique et vertical

 
structure d'acier visible avant la pause des murs de remplissage


La décennie 1900 :

Mots clés :  machine / rentabilité / expérimentation

Les ateliers viennois, à partir de 1904

Rassemblement d’artisans, d’architectes, et de financiers, En Autriche, à Vienne.
Enorme apport théorique, les ateliers viennois ont mis la place le design comme processus 
cohérent. Le designer est l’inventeur, à travers les objets, du monde futur ; il doit tout gérer 
à chaque étape du processus de création. La grande série n'était pas possible à l'époque, 
mais les outils intellectuels pour la gérer étaient déjà articulés. L'économie de moyens et les 
formes géométriques sont la seule voie pour produire industriellement. Opposé aux sinuosités 
de l’art nouveau.
Joseph Hoffmann, le fondateur principal, architecte et designer
Christopher Dresser, designer
Ont su créer un design abouti, géométrisant et élégant, presque visionnaire de nos années 60 et 
70..
Charles Rennie Mackintosh, designer écossais, est proche des ateliers viennois de par 
son style géométrique et raffiné. Son influence a été énorme sur les courants suivants.

Le Werkbund, en 1907

Association de grandes firmes allemandes, de designers, et d’industriels. Vers 1895, la 
Prusse a la volonté d’être leader en Europe de l’esthétique fonctionnaliste, et de l’économie 
marchande associée. Sur le modèle anglais, elle associe des rouages industriels entre 
eux ( conception, appareil de production, finance ) en vue de rayonner et de montrer la 
voie en Europe. Des designers sont nommés par l ‘état dans des grandes firmes. L’association 
la plus connue est Peter Behrens pour AEG, fabricant d’électro portatif. Il conçoit les 
bâtiments, les objets produits, ainsi que toute la communication visuelle de l ‘entreprise. 
C’est la première fois qu’un designer intègre l’ensemble des besoins d’une entreprise, au 
sein d’un bureau intégré. L’autre grand apport de cette structure fût le fait que les objets 
produits l’étaient souvent avec les mêmes pièces, dont un grand nombre devenait
ainsi interchangeables. Cette parfaite compréhension des besoins d’économie et de maintenance 
permettait des prix bas. Ceci dit, outre ces apports, les objets produits pour AEG 
n’étaient pas modernes stylistiquement.
Peter Behrens formera pendant cette période de jeunes architectes, stagiaires, qui deviendront 
dans les décennies suivantes les architectes les plus importants de ce siècle : 
Walter Gropius, Le Corbusier, Mies Van Der Rohe, Hans Meyer, etc…
Le Werbund a apporté des solutions concrètes, et a su déboucher sur des marchés. Ce sera 
l’échec quand même, car des tensions violentes éclateront quant à savoir si les objets 
doivent être entièrement soumis à la machine ou conserver une part d’artisanat. Ce conflit se 
jouera entre Muthesius et Henry Van de Velde, ce dernier proclamant la liberté comme 
condition de qualité, loin des standards imposés par une production de masse rationalisée.



La décennie 1910 :

Mots clés : guerre / fuir l’artisanat

Le Bauhaus, en 1919

Première école d’arts appliqués, fondée par l’architecte Walter Gropius. Le Bauhaus, dans la 
lignée du Werbund, va associer des filières différentes pour une fusion autour de la 
production de qualité. Quasiment l’ensemble des enseignants seront des peintres connus de 
l’époque.

Les influences du Bauhaus seront principalement :
Le Werbund – Peter Behrens
Le constructivisme russe – Vladimir Tatlin
Le fonctionnalisme français - Le Corbusier
De Stijl – T. V. Doesburg, P. Mondrian, G.T. Rietveld
L’expressionnisme - Paul Klee - Johannes Itten, entre autres.

Réunion de l’art et de l’industrie, de la théorie et de la pratique ouvrière, le Bauhaus a mis en 
place le contenu pédagogique des arts appliqués et presque toute sa part théorique, toujours 
enseignée aujourd’hui. Pour autant, il n’arrivera jamais à être autonome financièrement en 
s’appuyant sur des commandes privées. Son mérite est théorique. Le Bauhaus a structuré et 
révélé les arts appliqués et le fonctionnalisme, et formé une génération de designers 
artisans de qualité, capables, grâce à une formation dans des ateliers, de manipuler le métal, le 
verre, le bois, la céramique, etc…. Deux de ses enseignants : 
Walter Gropius et Lugwig Mies Van Der Rohe deviendront des architectes mondialement connus 
dans les années 40 et 50 pour leurs productions fonctionnalistes.
Outre ses mérites déjà cités, le Bauhaus a mis en place plusieurs concepts novateurs :
Le mobilier en tube d’acier, à travers l’œuvre de Marcel Breuer.
Le mobilier pliant
Les cuisines intégrées
La conscience de l’espace est une loi naturelle, comme celle de la musique déclaré subversif 
et anti nationaliste, parce refusant les traditions décoratives allemandes, le Bauhaus ferme ses 
portes en 1933 sous la pression du parti nazi allemand. 

La décennie 1930 :

Mots clés : aérodynamisme / apparat / fascisme

Décennie marquée par :
 -   La libération sociale et culturelle des années 20.
      -   La montée du fascisme en Europe, avec pour conséquence sur l’objet industriel un 
arrêt presque complet de l’avant-garde et un retour, en design, architecture et art, à des valeurs 
du passé : le monumental et le décoratif. Les aspects les plus spectaculaires sont la fermeture du
Bauhaus par la force, en 1933, la mise hors le loi des peintres et architectes modernes russes 
( Kandinsky, Tatlin, Lissitsky… ), ou encore l’exposition universelle de Paris de 1937, qui voit 
triompher les pavillons allemands et russes, d’un classicisme pompeux.
-          Exil de l’avant-garde européenne aux Etats-Unis. ( sciences, arts, design, etc… )
-          Apparition des Etats-Unis dans l’histoire du design, à travers une partie des arts déco 
           et du design industriel.
-          Apparition de la Scandinavie dans le design fonctionnaliste.
Fascination en général pour le spectaculaire, le progrès, la technique, les formes fluides, la 
vitesse et le déplacement.
Epoque d’or des dirigeables, des paquebots, des locomotives, tous ces moyens de transport 
étaient synonymes de puissance et d’évasion, ils ont acquis leurs mythologies avant la guerre.
Ces points d’intérêts se sont stigmatisés en grande partie dans les courbes du streamline ;

Le streamline : Adoption de la forme de la goutte d’eau comme forme idéale. Au début 
objet d’étude et d’optimisation pour les avions, puis argument esthétique et commercial ; 
Il est, à cette époque, la forme idéale du design industriel. Inventé par Raymond 
Loewy, et diffusé par le designer américain Norman Bel Geddes. Ce style sera davantage
un concept qu’un moteur de projets réels.
Il prendra cependant corps à travers un grand nombre d’objets sous une forme « assagie ». 
On parlera alors du style « aérodynamique ».

Les arts déco : ils se poursuivent et vivent leur « âge d’or ». Mélange de tous les styles, 
contemporains ou antiques, à travers un artisanat de luxe.

Le fonctionnalisme se poursuit en quittant sa forme radicale, préférant de plus en 
plus souvent l’alternance droites et courbes. W.D. Teague, pour les Etats-Unis, et 
Pierre Chareau, pour la France,  en sont des symboles. Apparition de la scandinavie 
dans le champs du design fonctionnaliste, avec le designer Alvar Aalto, qui, avec d’autres,
va relancer les recherches formelles autours du bois et de ses dérivés.

Le design industriel est né en 1929, avec le duplicateur Gestetner, dessiné par Raymond
Loewy. Les années 30 seront la première période du design moderne, où le designer est 
reconnu pour son métier et son utilité. Ce design se caractérise par une volonté de 
compacité, de carénage, de simplification des formes, principalement par la suppression
des détails visuels. Tout ceci est la marque du français Raymond Loewy, ou encore 
Henry Dreyfuss, tous deux aux états unis.
         A noter que ce design ne s’appuie pas sur le fonctionnalisme qui a précédé depuis la 
         fin du 18°s Il en est même parfois le contraire, préférant les courbes valorisantes à la 
         logique, et au prix de revient.

La production d’ingénierie : A mi chemin entre les arts déco et le modernisme, les objets 
domestiques se popularisent et avec eux les marques d’électroménager comme 
Thomson, Miele, ou Moulinex. Ces objets motorisés de conception frustre ne sont pas 
encore imprégnés de soucis esthétiques, et encore moins de production rationalisée. Leur 
séduction est dans leur efficacité et leur prix. Seul le marché Américain, dés le début des 
années 30, accepte l’esthétique dés le cahier des charges.


La décennie 1940 :

Mots clés : guerre / austérité / matériaux nouveaux

Décennie marquée par la guerre, avec deux conséquences majeures :
- L’effondrement de l’Europe et de son appareil industriel.
- Le triomphe des états unis, de leur industrie, et de leurs modèles économiques.

Quasiment toute l’avant garde européenne est installée aux Etats-Unis ( designers, artistes, 
architectes…).

Le principal lien entre la guerre et le design est sur deux axes :

-    les retombées techniques de la guerre sur le monde de l’objet
mise en forme de l’aluminium et la chaudronnerie ( mise en forme des tôles )
en général
mise en œuvre des plastiques
le contreplaqué
réduction de la taille des composants mécaniques et électriques
méthodes de fabrication et de planification

-    le déplacement de l’avant garde et de la création aux état-unis.

Le monde de l’objet balbutie avec un design qui tourne le dos à la tradition moderniste 
rigoriste et géométrique ; Seule l’architecture a pu parfois la maintenir et s’en accommoder.
Sur le plan stylistique, il faut retenir quatre types de productions parallèles :

-          la production de guerre, symbolisée par la « Jeep » Wyllis , et les 
« liberty-ship », des bateaux  cargo de faible qualité, faits à la chaîne aux USA, à 
raison de plusieurs par jours. Matériel militaire divers, toute cette production 
n’apporte pas d’éléments de styles, mais des éléments de productivité massive et de 
savoir-faire dans les cadences de production.
-          La production traditionnelle, matériel d’ingénierie. C’est la génération d’objets 
qui va rompre définitivement avec les arts déco et les décorations, même discrètes. 
Mélange de fonctionnalisme et de tradition, les objets « standards » des années 40, c’est 
à dire n’appartenant pas à un style clairement identifié, mais à un compromis, sont 
globalement lourds et empâtés, en partie pour des raisons de mode, en partie aussi
pour paraître plus robustes et crédibles.
-          La production moderniste. Quasiment à l’arrêt depuis la fermeture du 
Bauhaus, elle réapparaîtra plus tard aux USA et en Europe. Pour l’heure, seul Charles 
Eames, designer américain, tente des expériences autour de meubles et d’habitations 
en kit. Complètement absente en Europe.
-          La production « moderne ». être moderne en 1940, c’est adopter 
l’aérodynamisme. Formes courbes, lien fantasmé avec l’air et la vitesse…tous les 
secteurs d’activité produiront des objets profilés, dans la lignée du streamline des 
années 30. Raymond Loewy, ou la marque d’électroménager Hoover, en seront des 
piliers pendant cette décennie.


La décennie 1950 :

Mots clés : Optimisme / consommation

Epoque de maturité des apports techniques de la guerre. Les années 50 se caractérisent par 
la puissance démesurée des état-unis et la remontée spectaculaire de l’Europe.
Concernant l’objet, la tendance, appelée « second streamline » est aux objets convexes 
et arrondis, symboles de richesse et de robustesse. L’Europe, dans les premiers objets produits 
après guerre, imite les rondeurs américaines, sans en avoir la richesse et les matériaux.
Début des objets « tout plastique ».
Début des sièges coques et des pieds de mobilier centrés.
Toute orthogonalité et toute rigueur sont bannis des objets usuels.
Les années 50 ont fait rêver pour leur démesure, leur insouciance, et leur faculté à transmettre 
des rêves : La puissance technologique, la conquête de l’espace, la science fiction, le 
confort assuré, le plaisir….
Première décennie de véritable production de masse planétaire de l’objet, elle n’a pas pour 
autant de style nettement défini, et renie ce que le design essaie de faire depuis un siècle : 
produire économiquement pour le bénéfice du plus grand nombre, dans l’universalité et 
l’égalité des richesses.
L’Amérique des années 50, qui inaugure la très grande production, mise sur l’apparat, la richesse, 
et génère le gaspillage. Les voitures seront les objets les plus extravagants, notamment sous 
l’impulsion de Harvey Earl, responsable design de Général Motors.

L’architecture, à contre-courant des tendances de l’objet, va renouer avec le géométrisme des 
années 20 et 30, sous l’impulsion de Mies Van Der Rohe, Gropius, les enseignants du 
Bauhaus, ou encore, Philip Johnson, américain, ou Eero Saarinen, suédois. L’architecture plus 
traditionnelle américaine, en dehors de l’avant-garde,  se lance dans des prouesses 
techniques à base de courbes de béton et d’acier.

L’Europe va vite rattraper son retard en compensant son manque de moyens industriels par une 
énergie créatrice qui lui fera retrouver le devant de la scène mondiale, durablement, au 
début des années 60.
L’Italie s’affirme dans le design de bureautique et dans l’automobile : Olivetti, Fiat, Ferrari…
La France dans l’électroménager et dans l’automobile : Moulinex, Renault, Citroën…

Deux arrivées sur le marché mondial de l’objet et de l’architecture :
-          le Japon, au début des années 50, copie les productions américaines, puis très 
vite trouve sa propre voie sur des secteurs vendeurs, telle la marque Sony.

-          la Scandinavie s’appuie sur une tradition du bois pour produire objets et bâtiments 
fonctionnels et modernistes. Très vite, la créativité de ses protagonistes, tels 
Alvar Aalto, ou Eero Saarinen, va faire de la Scandinavie l’un des foyers incontournables de 
la production moderniste mondiale.






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