1769 /
1851 ( La période des ingénieurs )
mots
clés : vapeur / industrie / ouvrier
Fin
du 18° s : constat d’un fossé entre classes riches et classes pauvres,
avec peu de classes moyennes. Les biens matériels, objets et maisons, sont
emblématiques de cet écart :
Le
goût, la mode, la beauté, le raffinement et les objets artisanaux chers sont le
monopole des riches et des classes dirigeantes. Les classes pauvres vivent dans
la mauvaise qualité des objets, et un « non style » basé sur une
praticité frustre.
1769, Angleterre : Un ingénieur écossais, James Watt,
brevète la premières machine à vapeur performante. Grâce à elle, l’homme
dispose pour la première fois de son histoire d’une force motrice potentiellement
illimitée, qui ne dépend ni de la force humaine, ni des animaux, ni de l’eau ni
du vent.
Cette
force motrice peut être implantée n’importe où, et fonctionner en continu.
Ainsi,
en permettant d’actionner un axe, elle apporte la possibilité de travailler le
métal, construire d’autres machines, et la promesse d’une production totalement
nouvelle autour de l’acier.
Le concept fondateur du design est là
: récupérer les qualités pratiques de l’industrie lourde, y apporter des
qualités esthétiques pour obtenir des objets à la fois satisfaisants,
et faisables en grande série par des
machines.
L’histoire
du design sera ainsi jusqu’au début du 20° siècle l’unification très difficile
entre le goût des gens, ceux qui ont de l’argent, et les possibilités
techniques des machines de l’époque.
Ce que produit l’industrie est
obligatoirement sériel, géométrique, et simple formellement. Ce sont donc des
équipements d’infrastructures, la plupart du temps camouflés par d’autres
matériaux. Les objets du quotidien ne sont donc que très peu concernés par
cette révolution, à part les textiles imprimés en série. ils restent artisanaux
et chers et appartiennent au style « éclectique », marqué par son
goût des modèles anciens et de l’ornementation.
Le charbon remplace
le bois
comme combustible des chaudières. On
passe d’une économie familiale à des firmes prospères, obligées de produire
rapidement et de vendre beaucoup pour compenser les énormes investissements en
matériel. Une conjoncture technico-socio-économique génère une première révolution industrielle tout d’abord en Angleterre.
Apparition de l'industriel comme
nouvelle classe dirigeante.
Apparition de la lutte des classes
patrons / ouvriers, qui débouchera sur le syndicalisme, et le socialisme
Le pont de Coalbrookdale sera le premier pas véritable de cette
fusion entre des qualités esthétiques et les possibilités techniques.
Angleterre, 1777. Première architecture métallique « visible ».
D’un fondeur nommé Abraham Darby, et d’un ingénieur, Thomas Pritchard.
Ils conçoivent ce pont comme un outil : toutes les pièces sont apparentes,
assumées, rien n’est décoratif, tout est fait en série et au service exclusif
de la fonction : ce courant d’idées s’appellera le fonctionnalisme. Il
s’oppose à l’éclectisme, en s’intéressant à la structure comme visuel plutôt
qu’à la décoration plaquée sur les produits.
le pont de Coalbrookdale, terminé en 1779 |
Le crystal
palace sera le
second pas important dans la fusion art / industrie
Première exposition
universelle de 1851, à Londres : A cette occasion, les pays industrialisés
exposent leur savoir-faire en matière d’industrie, de techniques, et
d’artisanat décoratif.
Le pavillon anglais de Joseph Paxton fait une
révolution : hall d'exposition couvrant
plusieurs hectares, entièrement en
acier et en verre. 1° bâtiment à intégrer les procédés
nouveaux de
l'architecture métallique.
1° révélation au grand
public de l'esthétique fonctionnaliste, fondée sur les formes géométriques
pures. Rupture historique avec le passé, car renoncement à la décoration.
L’architecture
métallique, par son économie de moyens par rapport à la pierre,
sa légèreté, et sa
faisabilité en grande série, fascine. Les architectes rêvent
de villes en verre, où la décoration,
le signe des classes bourgeoises, serait
effacée au profit d’une esthétique universelle, sans
classes sociales, dont
chacun, même modeste, pourrait profiter pour pas cher. Deux
énormes problèmes
bloquent ce rêve : les gens ne sont pas prêts, donc pas de demande et
pas
de marché possible, et deuxièmement, il n’y a pas encore de formes nouvelles
capables de
donner à cette technique une originalité et une expression
« moderne ». Gros conflit à l’époque
pour savoir si cette architecture métallique sera à l’avenir l’affaire des ingénieurs
( les techniciens ) ou des architectes ( les plasticiens ).
pour savoir si cette architecture métallique sera à l’avenir l’affaire des ingénieurs
( les techniciens ) ou des architectes ( les plasticiens ).
le Crystal Palace de joseph Paxton, en 1851 |
période, 1851 / 1929 ( la période des architectes )
mots clés : statut ( de l’ouvrier ) /
compromis ( entre
artisanat et industrie )
Alternance d’artisanat et
d’ingénierie dans les idées nouvelles : le fonctionnalisme, qui est
l'adaptation de la forme à une fonction clairement définie, cherche sa voie.
Les manufactures
privées sont souvent des tentatives isolées de rationaliser la
production et le produit final,
pour accéder à une production véritablement industrielle sans renoncer à la qualité, par exemple
pour accéder à une production véritablement industrielle sans renoncer à la qualité, par exemple
pour des tissus imprimés
ou des petites machines. Il existe la certitude que l’avenir
social et
économique de l’occident est lié aux produits de grande série et aux machines.
Tentative de fusions de l’art et de l’industrie pour parvenir à des solutions
esthétiques et
techniques. La diffusion de ces idées dans le grand public est
pour l’instant impossible ;
les objets non décorés de motifs étant
culturellement compris comme des objets pour
les gens pauvres.
A noter le cas isolé de Mickaël
Thonet, ébéniste allemand, qui à partir de 1830 produit des
meubles selon
un brevet personnel en bois courbé à la vapeur. Il sera le premier à accéder
à
une production en série véritable en produisant des formes industrielles
économiques et reproductibles indéfiniment. Expérience isolée, qui prouva la
validité
de cette esthétique auprès d'un marché potentiel. Mickaël Thonet
invente en 1849 la chaise
"bistrot", mondialement diffusée en kit de
6 pièces, et à l’époque moins chère qu’une bouteille
de vin. Vers 1900, la
marque Thonet est développée dans plusieurs pays. Elle existe encore
aujourd’hui.
Mouvement « Arts and
Crafts »
Rassemblement d’artisans
et d’architectes anticapitalistes fondé par l'artisan William Morris
et le théoricien John Ruskin en Angleterre vers 1861.
et le théoricien John Ruskin en Angleterre vers 1861.
L'ensemble des courants
d'arts appliqués en Europe ou aux Etats-Unis après eux, jusqu'aux
années 20, leur seront redevables
des concepts qu’ils ont mis en place.
Si les arts and crafts n’ont quasiment
pas produit concrètement, ils ont théorisés les arts
appliqués : les
ouvriers, le « fait main », le rôle de la machine, les répercussions
sociales….
Leur principal apport
reste l’idée de fusionner les filières de formation, cloisonnées par
tradition : les arts et métiers, les arts déco, et les beaux arts. Seule
la diversité des
compétences sera garante de la qualité des produits.
Depuis la révolution
industrielle, l’ouvrier n’et qu’un rouage : il n’est plus responsable de
la
production et n’a plus besoin de savoir-faire spécifique. Il faut lui faire
retrouver de la dignité
et de la responsabilité. Seul l'artisan pourra apporter dans l'avenir une âme aux objets industriels
de grande série. Il faut supprimer la lutte des classes, dégradante et source de troubles sociaux,
et de la responsabilité. Seul l'artisan pourra apporter dans l'avenir une âme aux objets industriels
de grande série. Il faut supprimer la lutte des classes, dégradante et source de troubles sociaux,
pour que la production
industrielle, revalorisée, puisse progresser et faire progresser.
La machine n'a de valeur
qu'avec le bon sens et le savoir faire de l'ouvrier responsabilisé et
conscient
de sa valeur.
Les arts and crafts
apporteront ainsi la part réflexive et théorique aux arts appliqués, par une
approche socialisée, en essayant de créer de la cohésion sociale à travers
l’artisanat et le
travail manuel.
Eugène Viollet Le Duc, architecte français attitré de napoléon III, connu pour ses
restaurations des grandes cathédrales gothiques françaises. Un des esprits les
plus
sensibilisés au fonctionnalisme anglais. Il concourt à diffuser l’idée que
la forme d’un produit doit
suivre sa fonction, sans plus. Ses idées prennent un
retentissement écrit en 1863, dans
« les entretiens ».
une solution mixte pierres- tubes métalliques envisagée par Eugène Viollet Le Duc |
L’art nouveau, à partir de 1880
Rassemblement d’artisans et
d’architectes en France et en Belgique, dans la tradition de l’artisanat
décoratif français. Principalement tourné vers l’architecture , le décor, et
l’objet décoratif. Dans ces trois secteurs, le motif floral est omniprésent,
mis en tension, en courbes tendues, parfois surchargées, toujours dans une
intention décorative et artisanale.
Apport aux arts appliqués : avoir
donné à l'architecture métallique une esthétique moderne et originale, allant
dans une lecture tonique et expressive de l'espace.
L'art nouveau avait des
préoccupations esthétiques, mais n'était pas intéressé par la grande série.
Leur apport a été énorme, mais principalement esthétique ; Ce mouvement
n’a pas engagé, comme
les arts and crafts, une réflexion sur l’artisanat,
l’aspect social de l’appareil industriel, ou sur
la série dans l’objet.
Victor Horta en est le plus caractéristique pour
l’architecture. Hector Guimard, moins
important conceptuellement, mais
plus médiatisé en France, pour ses entrées de métro.
Henri Van De Velde et Louis Majorelle sont les
plus illustratifs pour le mobilier domestique.
René Lalique est le nom à retenir en matière de
verrerie d’art et de céramique, un des pans importants de l’art nouveau.
Alfons Mucha, d’origine tchèque, est la tête de
file des graphistes et peintres de ce
mouvement. Il participera grandement à
diffuser ces idées dans le grand public, à travers
affiches, calendriers,
panneaux décoratifs, et emballages.
Antoni Gaudi développe, principalement à
Barcelone, une esthétique architecturale
spécifique, délirante, dans laquelle
les adeptes de l’art nouveau reconnaissent le même élan
qu’eux pour les formes
végétales décoratives. Gaudi est cependant une production isolée et
inédite.
L'architecture
métallique de génération 1889 ( l'exposition universelle à Paris )
Réponse des ingénieurs à
l'esthétique métallique décorative de l'art nouveau. La tour
Eiffel, de
l’ingénieur Gustave Eiffel, par sa forme, son expression, A contribué
largement à l'acceptation du grand public pour les formes géométriques et les
structures
apparentes. Outre cette « star », c’est la génération des
grandes gares européennes,
cathédrales d’acier, qui n’ont pas encore rompu avec
les décorations de l’art nouveau ou du
baroque français. Certaines structures
d’acier, comme des hangars, auront une expression
beaucoup plus moderne car non
décorative, mais ne seront pas reconnus comme faisant partie
des arts
appliqués.
L’école de Glasgow, fondée en 1896 par W. Richard
Lethaby ( Ecosse ). En réaction à l’art
nouveau, un groupe d’architectes
propose un vocabulaire de formes allongées, géométrisées,
nues et lisibles.
Leur membre le plus connu est Charles Rennie Mackintosh. Peu
intéressés
par l’industrialisation, leur apport fût énorme pour proposer un vocabulaire
formel
efficace aux nouvelles idées, et spéculer sur les potentialités des formes
répétables
industriellement.
L’école
de Chicago 1880 / 1905
En 1871 un incendie ravage 300.000 hectares dans Chicago et autour. La
ville est à rebâtir. Une génération d’architectes va finaliser l’idée du
gratte-ciel, un immeuble qui dépasse 15 étages.
Parmi eux, Louis Sullivan.
1° gratte-ciels → solutions techniques
de construction par des cages d’acier parées de briques.
→ évolution concrète de l’idée
d’habitat urbain pratique et vertical
La décennie 1900 :
Mots clés : machine /
rentabilité / expérimentation
Les ateliers viennois, à partir
de 1904
Rassemblement d’artisans,
d’architectes, et de financiers, En Autriche, à Vienne.
Enorme apport théorique,
les ateliers viennois ont mis la place le design comme processus
cohérent. Le
designer est l’inventeur, à travers les objets, du monde futur ; il doit
tout gérer
à chaque étape du processus de création. La grande série n'était pas
possible à l'époque,
mais les outils intellectuels pour la gérer étaient déjà
articulés. L'économie de
moyens et les
formes géométriques sont la seule voie pour produire
industriellement. Opposé aux sinuosités
de l’art nouveau.
Joseph Hoffmann, le fondateur principal, architecte
et designer
Christopher Dresser, designer
Ont su créer un design
abouti, géométrisant et élégant, presque visionnaire de nos années 60 et
70..
Charles Rennie
Mackintosh, designer
écossais, est proche des ateliers viennois de par
son style géométrique et
raffiné. Son influence a été énorme sur les courants suivants.
Le Werkbund, en 1907
Association de grandes
firmes allemandes, de designers, et d’industriels. Vers 1895, la
Prusse a la
volonté d’être leader en Europe de l’esthétique fonctionnaliste, et de
l’économie
marchande associée. Sur le modèle anglais, elle associe des rouages
industriels entre
eux ( conception, appareil de production, finance ) en vue de
rayonner et de montrer la
voie en Europe. Des designers sont nommés par
l ‘état dans des grandes firmes. L’association
la plus connue est Peter
Behrens pour AEG, fabricant d’électro portatif. Il conçoit les
bâtiments,
les objets produits, ainsi que toute la communication visuelle de
l ‘entreprise.
C’est la première fois qu’un designer intègre l’ensemble
des besoins d’une entreprise, au
sein d’un bureau intégré. L’autre grand apport
de cette structure fût le fait que les objets
produits l’étaient souvent avec
les mêmes pièces, dont un grand nombre devenait
ainsi interchangeables. Cette parfaite compréhension des besoins d’économie et de maintenance
ainsi interchangeables. Cette parfaite compréhension des besoins d’économie et de maintenance
permettait des
prix bas. Ceci dit, outre ces apports, les objets produits pour AEG
n’étaient pas
modernes stylistiquement.
Peter Behrens formera
pendant cette période de jeunes architectes, stagiaires, qui deviendront
dans
les décennies suivantes les architectes les plus importants de ce siècle :
Walter Gropius, Le Corbusier, Mies Van Der Rohe, Hans Meyer, etc…
Le Werbund a apporté des
solutions concrètes, et a su déboucher sur des marchés. Ce sera
l’échec quand
même, car des tensions violentes éclateront quant à savoir si les objets
doivent être entièrement soumis à la machine ou conserver une part d’artisanat.
Ce conflit se
jouera entre Muthesius et Henry Van de Velde, ce dernier
proclamant la liberté comme
condition de qualité, loin des standards imposés
par une production de masse rationalisée.
La décennie 1910 :
La décennie 1910 :
Mots clés : guerre / fuir l’artisanat
Le Bauhaus, en 1919
Première école d’arts
appliqués, fondée par l’architecte Walter Gropius. Le Bauhaus, dans la
lignée du Werbund, va associer des filières différentes pour une fusion autour
de la
production de qualité. Quasiment l’ensemble des enseignants seront des
peintres connus de
l’époque.
Les influences du Bauhaus
seront principalement :
Le Werbund – Peter Behrens
Le constructivisme russe –
Vladimir Tatlin
Le fonctionnalisme
français - Le Corbusier
De Stijl – T. V. Doesburg, P. Mondrian, G.T. Rietveld
L’expressionnisme - Paul
Klee - Johannes Itten, entre autres.
Réunion de l’art et de
l’industrie, de la théorie et de la pratique ouvrière, le Bauhaus a mis en
place le contenu pédagogique des arts appliqués et presque toute sa part
théorique, toujours
enseignée aujourd’hui. Pour autant, il n’arrivera jamais à
être autonome financièrement en
s’appuyant sur des commandes privées. Son
mérite est théorique. Le Bauhaus a structuré et
révélé les arts appliqués et le
fonctionnalisme, et formé une génération de designers
artisans de qualité,
capables, grâce à une formation dans des ateliers, de manipuler le métal, le
verre, le bois, la céramique, etc…. Deux de ses enseignants :
Walter Gropius et Lugwig Mies Van Der Rohe deviendront des
architectes mondialement connus
dans les années 40 et 50 pour leurs productions
fonctionnalistes.
Outre ses mérites déjà
cités, le Bauhaus a mis en place plusieurs concepts novateurs :
Le mobilier en tube
d’acier, à travers l’œuvre de Marcel Breuer.
Le mobilier pliant
Les cuisines intégrées
La conscience de l’espace
est une loi naturelle, comme celle de la musique déclaré subversif
et anti
nationaliste, parce refusant les traditions décoratives allemandes, le Bauhaus
ferme ses
portes en 1933 sous la pression du parti nazi allemand.
La décennie 1930 :
Mots clés : aérodynamisme / apparat /
fascisme
La décennie 1940 :
Mots clés : guerre / austérité / matériaux
nouveaux
La décennie 1950 :
Mots clés : Optimisme / consommation
La décennie 1930 :
Mots clés : aérodynamisme / apparat /
fascisme
Décennie marquée
par :
- La
libération sociale et culturelle des années 20.
-
La montée du fascisme en Europe, avec pour conséquence sur l’objet
industriel un
arrêt presque complet de l’avant-garde et un retour, en design,
architecture et art, à des valeurs
du passé : le monumental et le
décoratif. Les aspects les plus spectaculaires sont la fermeture du
Bauhaus par
la force, en 1933, la mise hors le loi des peintres et architectes modernes
russes
( Kandinsky, Tatlin, Lissitsky… ), ou encore
l’exposition universelle de Paris de 1937, qui voit
triompher les pavillons
allemands et russes, d’un classicisme pompeux.
-
Exil de
l’avant-garde européenne aux Etats-Unis. ( sciences, arts, design, etc… )
-
Apparition
des Etats-Unis dans l’histoire du design, à travers une partie des arts déco
et
du design industriel.
-
Apparition
de la Scandinavie dans le design fonctionnaliste.
Fascination en général
pour le spectaculaire, le progrès, la technique, les formes fluides, la
vitesse
et le déplacement.
Epoque d’or des
dirigeables, des paquebots, des locomotives, tous ces moyens de transport
étaient synonymes de puissance et d’évasion, ils ont acquis leurs mythologies
avant la guerre.
Ces points d’intérêts se
sont stigmatisés en grande partie dans les courbes du streamline ;
Le
streamline :
Adoption de la forme de la goutte d’eau comme forme idéale. Au début
objet
d’étude et d’optimisation pour les avions, puis argument esthétique et
commercial ;
Il est, à cette époque, la forme idéale du design industriel.
Inventé par Raymond
Loewy, et diffusé par le designer américain Norman
Bel Geddes. Ce style sera davantage
un concept qu’un moteur de projets
réels.
Il
prendra cependant corps à travers un grand nombre d’objets sous une forme
« assagie ».
On parlera alors du style
« aérodynamique ».
Les
arts déco : ils
se poursuivent et vivent leur « âge d’or ». Mélange de tous les
styles,
contemporains ou antiques, à travers un artisanat de luxe.
Le
fonctionnalisme se
poursuit en quittant sa forme radicale, préférant de plus en
plus souvent
l’alternance droites et courbes. W.D. Teague, pour les Etats-Unis, et
Pierre
Chareau, pour la France, en sont des
symboles. Apparition de la scandinavie
dans le champs du design fonctionnaliste,
avec le designer Alvar Aalto, qui, avec d’autres,
va relancer les
recherches formelles autours du bois et de ses dérivés.
Le
design industriel est
né en 1929, avec le duplicateur Gestetner, dessiné par Raymond
Loewy. Les années
30 seront la première période du design moderne, où le designer est
reconnu
pour son métier et son utilité. Ce design se caractérise par une volonté de
compacité, de carénage, de simplification des formes, principalement par la
suppression
des détails visuels. Tout ceci est la marque du français Raymond
Loewy, ou encore
Henry Dreyfuss, tous deux aux états unis.
A noter que ce design ne s’appuie pas sur le
fonctionnalisme qui a précédé depuis la
fin du 18°s Il en est même parfois le
contraire, préférant les courbes valorisantes à la
logique, et au prix de
revient.
La
production d’ingénierie :
A mi chemin entre les arts déco et le modernisme, les objets
domestiques se
popularisent et avec eux les marques d’électroménager comme
Thomson, Miele,
ou Moulinex. Ces objets motorisés de conception frustre ne sont pas
encore imprégnés de soucis esthétiques, et encore moins de production
rationalisée. Leur
séduction est dans leur efficacité et leur prix. Seul le
marché Américain, dés le début des
années 30, accepte l’esthétique dés le
cahier des charges.
La décennie 1940 :
Mots clés : guerre / austérité / matériaux
nouveaux
Décennie marquée par la
guerre, avec deux conséquences majeures :
- L’effondrement de
l’Europe et de son appareil industriel.
- Le triomphe des états
unis, de leur industrie, et de leurs modèles économiques.
Quasiment toute l’avant
garde européenne est installée aux Etats-Unis ( designers, artistes,
architectes…).
Le principal lien entre la
guerre et le design est sur deux axes :
- les retombées
techniques de la guerre sur le monde de l’objet
mise
en forme de l’aluminium et la chaudronnerie ( mise en forme des tôles )
en
général
mise
en œuvre des plastiques
le
contreplaqué
réduction
de la taille des composants mécaniques et électriques
méthodes
de fabrication et de planification
- le déplacement
de l’avant garde et de la création aux état-unis.
Le monde de l’objet balbutie avec un design qui tourne le
dos à la tradition moderniste
rigoriste et géométrique ; Seule l’architecture
a pu parfois la maintenir et s’en accommoder.
Sur le plan stylistique, il faut retenir quatre types de
productions parallèles :
-
la production de guerre, symbolisée par
la « Jeep » Wyllis , et les
« liberty-ship »,
des bateaux cargo de faible qualité,
faits à la chaîne aux USA, à
raison de plusieurs par jours. Matériel militaire
divers, toute cette production
n’apporte pas d’éléments de styles, mais des
éléments de productivité massive et de
savoir-faire dans les cadences de
production.
-
La production traditionnelle, matériel
d’ingénierie. C’est la génération d’objets
qui va rompre définitivement avec
les arts déco et les décorations, même discrètes.
Mélange de fonctionnalisme et
de tradition, les objets « standards » des années 40, c’est
à dire
n’appartenant pas à un style clairement identifié, mais à un compromis, sont
globalement lourds et empâtés, en partie pour des raisons de mode, en partie
aussi
pour paraître plus robustes et crédibles.
-
La production moderniste. Quasiment à
l’arrêt depuis la fermeture du
Bauhaus, elle réapparaîtra plus tard aux USA et
en Europe. Pour l’heure, seul Charles
Eames, designer américain, tente
des expériences autour de meubles et d’habitations
en kit. Complètement absente
en Europe.
-
La production « moderne ». être
moderne en 1940, c’est adopter
l’aérodynamisme. Formes courbes, lien fantasmé
avec l’air et la vitesse…tous les
secteurs d’activité produiront des objets
profilés, dans la lignée du streamline des
années 30. Raymond Loewy, ou
la marque d’électroménager Hoover, en seront des
piliers pendant cette
décennie.
La décennie 1950 :
Mots clés : Optimisme / consommation
Epoque de maturité des
apports techniques de la guerre. Les années 50 se caractérisent par
la
puissance démesurée des état-unis et la remontée spectaculaire de l’Europe.
Concernant l’objet, la
tendance, appelée « second streamline » est aux objets
convexes
et arrondis, symboles de richesse et de robustesse. L’Europe, dans
les premiers objets produits
après guerre, imite les rondeurs américaines, sans
en avoir la richesse et les matériaux.
Début des objets « tout
plastique ».
Début des sièges coques
et des pieds de mobilier centrés.
Toute orthogonalité et
toute rigueur sont bannis des objets usuels.
Les années 50 ont fait
rêver pour leur démesure, leur insouciance, et leur faculté à transmettre
des
rêves : La puissance technologique, la conquête de l’espace, la science
fiction, le
confort assuré, le plaisir….
Première décennie de véritable production
de masse planétaire de l’objet, elle n’a pas pour
autant de style nettement
défini, et renie ce que le design essaie de faire depuis un siècle :
produire économiquement pour le bénéfice du plus grand nombre, dans
l’universalité et
l’égalité des richesses.
L’Amérique des années 50,
qui inaugure la très grande production, mise sur l’apparat, la richesse,
et
génère le gaspillage. Les voitures seront les objets les plus extravagants,
notamment sous
l’impulsion de Harvey Earl, responsable design de Général
Motors.
L’architecture, à
contre-courant des tendances de l’objet, va renouer avec le géométrisme
des
années 20 et 30, sous l’impulsion de Mies Van Der Rohe, Gropius, les
enseignants du
Bauhaus, ou encore, Philip Johnson, américain, ou Eero Saarinen,
suédois. L’architecture plus
traditionnelle américaine, en dehors de
l’avant-garde, se lance dans des
prouesses
techniques à base de courbes de béton et d’acier.
L’Europe va vite rattraper son
retard en compensant son manque de moyens industriels par une
énergie créatrice
qui lui fera retrouver le devant de la scène mondiale, durablement, au
début
des années 60.
L’Italie s’affirme dans le
design de bureautique et dans l’automobile : Olivetti, Fiat, Ferrari…
La France dans
l’électroménager et dans l’automobile : Moulinex, Renault, Citroën…
Deux arrivées sur le marché
mondial de l’objet et de l’architecture :
-
le
Japon, au début des années 50, copie les productions américaines, puis très
vite trouve sa propre voie sur des secteurs vendeurs, telle la marque Sony.
-
la
Scandinavie s’appuie sur une tradition du bois pour produire objets et
bâtiments
fonctionnels et modernistes. Très vite, la créativité de ses
protagonistes, tels
Alvar Aalto, ou Eero Saarinen, va faire de la
Scandinavie l’un des foyers incontournables de
la production moderniste
mondiale.
lien chronologique entre design et art au XX° siècle |
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