dimanche 6 novembre 2016

une définition du pop

Contexte d'apparition

Jusqu'au milieu des années 50, en occident, quasiment rien n'était conçu culturellement à destination de la jeunesse et des adolescents. Les films, la musique, les lieux de sorties s'adressaient massivement aux adultes. Seules quelques bandes dessinées leur étaient destinées.
Vers le milieu de cette décennie, un phénomène contestataire va naître, en proposant l'idée d'une "identité jeune" avec une spécificité de ses codes, son rythme, ses priorités. Le rock va en être l'un des premiers marqueurs évidents.
La culture pop ne fera que croître, englobant tous les conflits d'opinion et de conceptions entre la jeunesse et le monde. La guerre du Vietnam, par exemple, passe pour être un puissant catalyseur de prises de positions contestataires vis à vis de la société américaine, et la prise de conscience collectivisée de l'urgence d'une changement.
Ce phénomène sera profond et général à l'occident, englobant quasiment tous les domaines de créations, ainsi que la philosophie, la sociologie, ou la psychologie. En dehors de l'art il prendra souvent le nom de postmodernisme.

Éléments de définition

Le pop échappe à une définition péremptoire. Il se "reconnaît" par une attitude contestataire systématique vis à vis du passé et de ses modèles, par une volonté d'autonomie, de nouveauté, et au sens large par une quête de liberté et de sensations, avec le désir, pourrait-on dire, que vivre devienne une expérience intense. Le pop art explore volontiers de moyens pauvres et autarciques, loin d'un art savant.
L'art et le design, entre autres, vont s'emparer de ces pulsions libertaires et créatives très largement partagées, au moins en tant qu'aspirations. Concernant l'art, plusieurs périodes ont investi et réinvesti le pop et ses valeurs iconoclastes.

Le pop art
Né en Angleterre dans la seconde moitié des années 50, le pop art ( abréviation de popular art ) est surtout connu dans sa phase américaine qui débute au tout début des années 60.
Refus du passé, soif de nouveautés à tous niveaux ( idées, valeurs, moyens ), il sera une puissante critique de la société, notamment autour de la consommation et du gaspillage. La perte de l'importance de l'humain, remplacé par des valeurs de possessions, de matérialisme et de recherche effrénée du confort et du statut social, seront son message ultime. Iconographies de la bande dessinée et de la publicité, ou la série industrielle jusqu'à l'absurde seront quelques uns de ses moyens.

 Roy Lichtenstein, Masterpiece, 1962

Les nouveaux réalistes
Branche pop art de l'art français des années 60, les Nouveaux réalistes seront très créatifs dans les mêmes messages que leurs homologues américains, mais en les précédant légèrement dans le temps.
Affiches déchirées, récupérations d'objets divers et voitures compressées, les français sont peut-être plus portés sur des expériences plastiques autres que l'image, par rapport aux américains plus volontiers peintres et graphistes.

Jean Tinguely, cyclograveur, 1960

La nouvelle figuration
les années 80 ont été relativement pauvres sur la question d'un art pop. Les années 90 voient un réveil de ces pulsions libertaires et critiques. Les nouveaux réalistes, français pour la plupart, récupèrent, comme les pop artistes avant eux, l'iconographies de la bande dessinée et de la publicité dans leurs peintures.

Bernard Rancillac, la parole n°3, 1967

Le street art
Depuis la fin des années 90, l'art dans la rue est l'un des pivots de l'art pop. Graffitis, pochoirs, et interventions visuelles diverses renouent avec les valeurs fondatrices du mouvement pop. Cet art de la rue, éphémère et fragile, se diffuse par des photos et des films.

Miss.Tic, pochoir à Paris, septembre 2012


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