PALIMPSESTE de Beverly Baker
La galerie christian berst art brut consacre, du 3 au 28 février 2015, une exposition monographique à l'artiste américaine Beverly Baker, récemment montrée sur le Mur d'Antoine de Galbert et dans la collection d'art brut de Bruno Decharme à la Maison rouge, ainsi que dans l'exposition inaugurale de la galerie christian berst art brut new-yorkaise «Do the write thing : read between the lines».
Beverly Baker crée ses dessins en superposant de manière obsessionnelle des textes trouvés dans une sélection de livres et de magazines qu'elle utilise comme matériel de référence.
Mais dans ses compositions, au final abstraites, il est di fficile de retrouver la trace des mots à la genèse de ses dessins. Elle les biffe de tant d'autres lettres et de lignes, jusqu'à perforer la feuille parfois, qu'ils s'effacent pour former une masse d'encre aux reflets rougeoyants.
La plupart de ses dessins sont réalisés au stylo à bille, mais elle utilise également le crayon de couleur ou le marqueur indélébile. Beverly Baker, atteinte comme Judith Scott du syndrome de Down, est membre de la Communauté « Latitude Artist » à Lexington, dans le Kentucky, un programme dont la mission est de venir en aide à toutes les personnes, particulièrement celles présentant un handicap. Contrairement à la plupart des ateliers pour artistes handicapés, « Latitude » crée 20de solides interactions entre ses membres et leur permet de participer à la vie culturelle et politique de leur communauté. Beverly Baker a été un membre à part entière de « Latitude » depuis sa fondation en 2001.
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Alors qu'un demi-groupe se déplace sur le couvent des Cordeliers, l'autre demi-groupe travaille sur la notion de palimpseste.
Poursuite et prolongements de la séquence :
- Revenir au fur et à mesure des expérimentations sur l'analyse plastique et sur le vocabulaire de l'analyse plastique (formes, couleurs, textures, cadrages)
- Orienter, diversifier les travaux.
- Eviter "l'illustration".
- Transposer les premières expérimentations en intentions : Orienter les explorations plastiques sur les aspects perceptifs du palimpseste. Exemple : lisibilité (cacher, montrer, voiler, superposer, ...) Exemples : plans (devant-derrière, translucidité, ...) Vocabulaire supplémentaire : filigramme (ou filigrane), patchwork, ...
- Il y a donc bien deux étapes dans cette séquence : 1/ explorations tous azimuts 2/ exploration sur une orientation.
- Rendu du travail en deux étapes : 1/ fabrication d'un cahier d'expérimentations "sans déco", sans textes, avec une mise en page autour d'une arborescence du cheminement non chronologique. (TP mise en page mardi 14 et mercredi 15) 2/ jeudi 16 octobre Présentation oral de chaque travail par demi groupe. 5 mn par présentation = 1 heure et demi.
Décrire les actions (relation geste-outils) : par exemple découper, déchirer, gratter, étaler, etc.
Décrire les effets de ces actions : par exemple, découvrir, révéler, diffuser, brouiller, etc.
Déduire la relation au palimpseste, et pour cela revenir aux notions mêmes dégagées autour du palimpseste : dégradation, trace, signe, fantôme, strates de temps, etc.
Utiliser bien-sûr un vocabulaire riche et précis, personnalisé. ne pas hésiter à utiliser des adjectifs de qualificatifs.
DEGRADATION : quelquechose disparaît
TRACE : quelquechose s'est passé
SIGNE : à la place de quelquechose ...
Des images de palimpsestes volontairement non légendées (cliquer sur les images pour les voir en plus grand) + quelques liens documentaires :
Une émission de France Culture sur l'architecture du réemploi :
Cette émission va traiter d'un sujet d'apparence un peu marginale, mais très pratiqué par les équipes de jeunes architectes que j'appellerai "alternatifs" : le réemploi, le recyclage. Comment construire avec des matériaux de récupération, comment inventer des déchets recyclables (comme les bouteilles de bière Heineken des années soixante-dix, cubiques au lieu d'être rondes, et munies de tétons (tenons et mortaises) qui permettaient de les empiler pour les utiliser comme des briques.Le palimpseste cartographique sur le site de l'OuCarPo (Ouvroir de Cartographie Potentiel :
On appelle palimpseste un manuscrit médiéval volontairement effacé pour réutiliser le parchemin coûteux. Depuis Proust, le terme a pris un sens différent, désignant l’existence d’un "texte fantôme" qui serait en quelque sorte écrit sous le texte littéraire explicite. Le thème du palimpseste cartographique est assez classique : il consiste à superposer deux cartes, deux formes. Oui, mais pour quoi faire? En apparence, pour comparer des tailles. Noble motif, plutôt pédagogique, me direz-vous, que l’on trouve donc sur nombre de cartes scolaires.Le palimpseste comme processus créatif pour le studio design Nieveen :
Différentes interprétations spatiales du texte composé de fragments. Les différentes perceptions de la forme du langage constitué d’éléments concrets. Un écrit a été choisi pour représenter une réalité. Des séquences narratives génèrent les volumes. Les couches, les strates successives qui se superposent : une épaisseur dans le temps, l’écrit, la forme.
Le palimpseste d'Archimède :
Aussi extraordinaire que cela soit, une copie de l'oeuvre originelle d'Archimède (287 avant J.C) a été retrouvée au début du XXème siècle puis perdue à cause de la première guerre mondiale et re-retrouvée et est en cours d'analyse de nos jours.
Le manuscrit était recopié sur un parchemin qui avait été réutilisé par des moines au moyen-âge pour y mettre des textes bibliques, époque où le parchemin était une denrée rare.
Voir ou télécharger le PDF de l'exposition
Par extension, on parle de palimpseste pour la photographie aérienne qui révèle sous le paysage moderne, des structures plus anciennes.