Ce vendredi 7 octobre 2011, je participe à la "table longue" de l'Ecole d'Archi de Nantes, car le dispositif pédagogique m'intéresse vivement.
Ce dispositif est très motivant pour ceux qui y participent ; rythmé, protéïforme, il permet de dynamiser des échanges entre des acteurs très différentes — étudiant(e)s, habitant(e)s, professionnel(le)s de telle ou telle approche, enseignants, public extérieur.
Ce dispositif est très motivant pour ceux qui y participent ; rythmé, protéïforme, il permet de dynamiser des échanges entre des acteurs très différentes — étudiant(e)s, habitant(e)s, professionnel(le)s de telle ou telle approche, enseignants, public extérieur.
Mais qu'est-ce donc qu'un espace public ?
P. Amphoux, B. Plisson, D. Grimaud, D. Guéneau, E. Roy
De Nantes à Saint-Herblain
Table longue autour d’un transect urbain
Un parcours virtuel avec les acteurs du territoire
Programme
8.15 Accueil
8.30-9.30 Table ronde. Transects urbains, transects humains
8.30. Parole d’historien : une traversée spontanée du cœur de Nantes à Saint-Herblain, par Gilles Bienvenu, historien de l’architecture, enseignant et chercheur à l’ensa Nantes
9.00. Discussion avec les répondants
9.30-11.30 Table longue. De Nantes à Saint-Herblain
9.30. Parcours commentés autour d’une table de 20 mètres représentant le transect
5 groupes en parallèle avec 1 acteur de la ville, 1 enseignant et 1 usager de la séquence
11.00. Bilan
Contexte
Un groupe de 60 étudiants aura travaillé depuis 2 semaines sur 10 km de traversée urbaine et péri-urbaine autour d’un transect est-ouest menant du centre ville de Nantes aux limites d’urbanisation de la commune de Saint-Herblain. L’objet de l’atelier est de les initier à l'analyse et au projet d'espace public. Leurs premières investigations doivent être exprimées sur une série de cartes, esquissées librement par groupes de 3 à la même échelle (un carré de 500m x 500m au 1/500), dont l'assemblage figurera l'ensemble du tracé investigué.
Enjeu
Mettre en présence de ce collectif étudiant un nombre limité d'acteurs ayant une connaissance singulière du territoire et croiser les regards de chacun sur la problématique de l'espace public.
En début de matinée, seront brièvement précisées les notions de transect et de coupe urbaine (5mn). Gilles Bienvenu, historien de la ville, introduira l’exercice en proposant une première lecture de ce transect, dont le récit sera retransmis en direct (20 mn environ) puis débattu et discuté avec 5 répondants de disciplines différentes (25 minutes environ). En seconde partie, chacun sera invité à approfondir son propre regard le long de la carte produite par les étudiants et à énoncer un maximum d’observations, d’hypothèses ou d’enjeux sur les espaces publics traversés. Des usagers des lieux seront en même temps convoqués par les étudiants. La controverse pourra naître – le but étant de croiser les paroles les plus contrastées et de faire débat pour aider les étudiants à problématiser leurs projets. En conclusion une demi-heure de bilan de l’expérience.
Méthode et déroulement
A la logique de la "table ronde", qui donne à entendre, successivement, des paroles distanciées du sujet traité, nous ajoutons celle de la "table longue", qui permet de rapprocher, simultanément, des paroles spontanées autour d’une représentation concrète du territoire. La parole de la première ne peut être restituée qu'a posteriori, celle de la seconde peut être couchée sur le papier, en temps réel, à mesure que le débat s'énonce.
Pratiquement, chaque intervenant sera donc invité à :
- réagir brièvement au parcours introductif
- parcourir la ”table longue” de proche en proche, en faisant un parcours commenté virtuel de l’axe cartographié sur une nappe de 16 mètres de long, par séquences de 4 mètres linéaires. Chaque séquence regroupera 10 à 12 étudiants, qui auront en charge de consigner sur la nappe, en temps réel, un maximum de notes, de remarques et d’enjeux énoncés au cours du parcours
- pour conclure brièvement au cours d'un débat final
Répondants invités
- Laurence Bézert, géographe (Nantes-Métropole) Jean-Pierre Brindel, urbaniste (Nantes-Métropole), Philippe Chevrinay, artiste (Artillerie), Ludovic Ducasse, architecte (Insitu), Alain Gunst, peintre, Jean-Yves Petiteau, sociologue
Public
Toute personne intéressée ou connaisseuse de ce territoire est en outre invitée à se joindre au débat.
Je retiens, en vrac, au fil de mes notes :
- Croiser différents regards orientés par le champ disciplinaire = différentes postures avec celle d'habitants des zones étudiées.
- Axe Nantes Couéron. Géométrie du centre vers la campagne R+5 vers R+1 avec comme un accident de parcours la ZUP R+20
- Position patrimoniale qui va à l'encontre de la vérité de vouloir détruire les salons Mauduit existants et d'en reconstruire un morceau à l'identique à côté.
- Ancienne frontière entre Nantes et Chantenay, autour de Miellinet étoile à 8 branches et puis partie nord tronquée par la limite de commune = limite de propriété "Launay".
- Zone de ZOLA. Ville dense Nantes et puis campagne. Points denses d'anciens villages ou croisées d'nciens chemins.
- La ville de Nantes qui crée ses limites dans les autres villes voisines avec la construction des premiers boulevard extérieurs. Bd circulaire de Loire à Loire ; c'était l'idée qu'on finissait la figure de Nantes.
- L'habitât reste à l'alignement des rues. personne n'aurait eu l'idée de perdre un bout de terrain devant chez soi. Contraste entre la densité dans les rues et des ilôts, à l'arrière, très aérés.
- La Durantière et les stades qui rentrent dans les villes lors de la période "hygiéniste" des années 30 (radical-socialiste)
- ZUP. La hauteur devient licite. Tous les efforts publics sont concentrés. Paradoxe de l'idée de dédensifier et de regrouper. Composition perçue du ciel et non pas du sol. Négation totale de la notion de rues. Limites administratives imperceptibles en elles-mêmes.
- Saint Herblain. Le bourg revient. On retrouve la structure en rues.
- Les blancs dans le commentaire de l'historien sont-ils dû à des représentations graphiques difficiles à déchiffrer ou à des "non-connaissances" de l'intervenant ?
- Intérêt de dispositif (20 carrés de 500 m x 500 m) : Chacun se raconte par sa différence avec l'autre.
- Forme urbaine : relation entre le bâti et l'espace public. Stratégie foncière ? Ville naturelle ? ville administrée : qui a le pouvoir ? La ville est une co-production. Comment et pourquoi la règle évolue ? comment l'urbanisation progresse en achetant au paysan ou au conseiller municipal ? L'aire urbaine de Nantes n'est-elle pas en train de se rejondre avec l'aire urbaine de Rennes ? Bourrage d'espace ?
- Intérêt du transect choisi. Pulsation de cœur à cœur.
- Un récit dans une traversée, en touchant l'espace public avec des échos de mémoire. On a une reconstitution nouvelle par le récit et l'espace recommence à exister. L'architecture, ce n'est pas les bâtiments, mais entre (H. Gaudin).
- Transect ou tapis. Transect géologique : granit vers alluvions. Terre argilo sableuse, tenues maraîchères fameuses. Parcelles qui deviennent foncières, qui se sont cabanées.
- Géologie pédologie éco-utopie rugueux (quartier de la Bottière Chesnaie) Art de ville. la ville existe en tant qu'art.
- Les limites se reculent toujours et la notion même de limites disparaît.