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Introduction
à la renaissance italienne
Définition
On appelle renaissance, non pas une période nette de l’histoire
occidentale, ni un style, mais un état d’esprit, une façon nouvelle d’aborder
le monde et certaines valeurs, en rupture avec le moyen-âge.
Cette rupture se fera partout en Europe à des dates
différentes, avec des formes différentes. La France, par exemple, ne suivra pas
le mouvement avant le début du 16° siècle, en inventant une forme spécifique
qui deviendra le « style français » pour les deux siècles suivants. Toutefois,
le phénomène se manifestera pour la première fois en Italie, à Florence.
Ces nouveaux
regards sont marqués par :
-
Tendance à remplacer la foi incontestée et la
superstition par la réflexion et l’observation
-
Valorisation des démarches analytiques et scientifiques,
au bénéfice de la science
-
Minorisation de l’image de Dieu, moins « écrasant ».
Il reste le « grand horloger » mais la nature fonctionne toute seule.
-
Valorisation de l’humain, autant comme
machine biologique que comme force créatrice
-
Valorisation de l’antiquité et des valeurs citées
plus haut, qu’on lui associe.
Il ressortira de tous ces changements une reprise en
compte de l’héritage grec et romain, qui
remettra au goût du jour :
-
L’architecture « classique » Fronton
triangulaire + piliers + escalier monumental
§
Le goût pour l’harmonie des proportions, sur
bases mathématiques
§
Les dômes et les ouvertures arrondies en « arc »
-
Le corps humain dessiné et peint
§
Le portrait
§
Le nu
-
La technologie ( l’hydraulique et la
mécanique, principalement )
D’autres innovations techniques ne découlent pas directement
de l’antiquité, mais sont des améliorations radicales rendues possibles par des
attitudes intellectuelles ouvertes et curieuses :
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La perspective conique
-
Le paysage
-
La nature morte
-
L’imprimerie
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La lunette astronomique
-
La caravelle
-
La boussole
-
Les voyages intercontinentaux
La renaissance prend place entre l’extrême fin du 14°
siècle et la fin du 15° siècle. En art, ces mutations font passer les
mentalités d’une conception moyenâgeuse à une conception moderne, c’est-à-dire proche
de la nôtre. La conception moyenâgeuse dit que l’homme n’est rien et Dieu est
tout. Toutes les énergies et les talents ne doivent servir que Dieu et le sacré,
au détriment de l’homme, fragile, imparfait et éphémère, indigne d’être objet d’attentions.
Masaccio, la crucifixion, 1426 |
Ici on voit une absence de décor, de perspective, de réalisme
et de contexte. Bien que du début du 15° siècle, cette peinture appartient encore à des modèles du moyen-âge. L’art de cette époque représente des métaphores de l’importance
de Dieu et de l’insignifiance humaine, dont les corps, les attitudes, les
sentiments, n’existent pas.
La renaissance a vu apparaître un nombre incalculable de
talents artistiques qui ont inventé et mis en œuvre ces changements, entre le
début des années 1400 et la fin des années 1500. Parmi eux, quatre noms
émergent :
Bien que n’appartenant pas à
la renaissance par les dates, il en est le principal instigateur par sa façon
de peindre les figures sacrées presque comme des humains, accessibles et
fragiles, dans le même espace qu’eux, et par sa façon de donner aux humains
leurs premières émotions peintes.
la naissance de Jésus, 1306 |
Le plus connu des artistes
de cette période car le plus universellement doué. Connu principalement comme
peintre et ingénieur militaire, il était également sollicité comme architecte, sculpteur,
urbaniste, ingénieur hydraulique, ingénieur en mécanique, musicien, poète,
metteur en scène, luthier, fondeur, métallurgiste, mathématicien, ou biologiste.
Il apportera à l’art d’une
part la peinture la plus délicate et la plus sensuelle de son temps, inventant
le « sfumato » qui donne à ses portraits des contours légèrement
flous. D’autres parts, il apportera la première pensée d’ingénierie aboutie, maîtrisant
les premiers vrais plans techniques de machines crédibles.
En outre, il a été l’un des
premiers explorateurs systématique et scientifique du corps humain, en créant
les premières planches anatomiques exactes, basées sur l’observation directe.
étude des muscles de l'épaule et du torse, et leurs mouvements |
Peintre, principalement, il
apportera à la peinture la modernité de son temps : des émotions humaines,
de l’expressivité, de la sensualité, le tout dans des compositions et des
gammes colorées d’une harmonie, d’une douceur et d’un équilibre visuel,
inégalés de son vivant.
la vierge aux chardonnerets, 1506 |
Principalement peintre et
sculpteur, mais aussi urbaniste et architecte, il apportera à l’art la plus
belle forme de retour à l’antique, avec les premiers nus sculptés monumentaux depuis
les romains, mille ans auparavant. Plus précisément, il donnera au corps humain
une expressivité et une présence dynamique exceptionnelle, par un travail sur
les détails et des postures exagérées et dramatisées.
David, 1504 |
Outre ces quatre surdoués, on peut retenir deux autres
noms d’architectes extrêmement connus :
A l’origine orfèvre, il sera
l’ingénieur et l’architecte le plus connu du 15° siècle italien, en concevant
et en menant à bien le dôme de la basilique santa Maria Del Fiore, à Florence, le
coup d’envoi « officiel » de la renaissance dans cette ville, et le
premier grand dôme en Europe depuis l’antiquité. Encore aujourd’hui le plus
grand dôme maçonné du monde.
le dôme géant de la basilique de Florence, entre1435 et 1440 environ |
Principalement architecte,
mais aussi mathématicien et peintre, il sera l’un des principaux artisans de l’harmonie
architecturale par les mathématiques et l’un des principaux inventeurs de la perspective conique.
Santa Maria Novella à Florence, 1470 |
La diminution d’influence du divin, la montée de l’importance
de l’homme avec ses expressions, ses fragilités et ses histoires vont jeter les
bases d’un courant appelé « humanisme », qui proposera l’idée que l’homme
doit être au centre des préoccupations des créateurs, et non Dieu. Ce courant
trouvera son plein sens à la fin du 18° siècle, bien après la fin de la
renaissance, avec une quasi disparition de Dieu et du divin comme thème artistique,
remplacé par des scènes de la vie quotidienne, la guerre, l’histoire, les
portraits, etc .
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